Toutes ces lignes
Kristoff K.Roll ; Frédéric Dumond


"Marche sonore", immobile dans un train en mouvement.

2012-13

Dans le train des horlogers - La Chaux-de-Fonds / Besançon
Saison 03 : Hiver

Le train, véritable machine à voir le spectacle du monde en mouvement,
pourrait s'inscrire dans la lignée des dispositifs optiques qui se sont
succédés jusqu'à la naissance du cinéma. Le train est autant un instrument
de vision que de locomotion.

De La Chaux de Fonds à Besançon, de ce film visuel, nous écrivons une bande
sonore, une bande sonore bi-phonique pour un voyageur-auditeur qui peut
regarder alternativement à la fenêtre gauche ou à la fenêtre droite,
entendre différemment avec son oreille droite, son oreille gauche, avec les
parties gauche et droite de son cerveau .

Immergé de fait dans ce dispositif cinématographique, l'auditeur/spectateur
traverse un extérieur bi-face perçu à travers la vitre, équivalent de
l'obturateur ou l'objectif, en même temps qu'il est à l'intérieur du
dispositif, lui-même caméra et projecteur, camera oscura d'un imaginaire
autant suscité par ce qu'il perçoit dans le mouvement du déplacement que par
ce qu'il est.

Entre ces oscillations, Toutes les lignes donne à entendre l'invisible du
parcours.
Un invisible de langues présentes dans le passé, mais aujourd'hui disparues
: suédois, vieil haut-allemand, espagnol, gaulois.
Un invisible de la constitution de la matière, minérale ou végétale
rencontrée le long des voies.
Un invisible d'évènement passés - définitivement, ou toujours sous- jacents,
comme ces traces politiques des utopistes ou des syndicalistes
autogestionnaires Jurassiens.

Durant ce long travelling, nous dessinons aussi d'autres lignes :
L'imaginaire d'autres voyages, de voyages imaginaires dans d'autres trains,
dans d'autres directions, vers d'autres lieux, un imaginaire qui multiplie
les frontières sur cette courte distance.
Mais aussi l'imaginaire d'autres réalités qui pourraient apparaître,
et qui s’infiltrent dans des micro-fictions.
Les sons réels de personnages absents qui viennent créer une
illusion dans l'oreille de l'auditeur : une virtualité durant le trajet, une
magie.
Magie ? Pour le voyageur assis, bercé par le rouling du train, quand le
corps détend ses muscles et se dilate au creux du fauteuil, ce voyage en
train en audio-vision est, comme le cinéma, capable d'écrire nos rêves.


Production : Intermèdes Géographique (Besançon); Centre de culture ABC (La Chaux-de-Fonds)

TOUTES CES LIGNES

01 - Lignes lisibles
02 - Transparence
03 - Dans la forêt des Oses
04 - Morteau Gare, j'ai faim, ça brûle
05 - La femme assise - Étire
06 - Arrêts sur voix
07 - Lignes d'acier
08 - Leçon
09 - Temps premiers
10 - Utopies boréales
11 - Les minutes LIP
12 - Au voyageur
13 - Lyrisme ferroviaire

Textes Frédéric Dumond

Textes-Trajet à télécharger

Quelques sons utilisés

1 - Lignes lisibles
Trame ondulée rapide ; Tapis roulant filtré ; Trame TGV ; Mousse Piquante ;
Congélateur souffle 1 ; Usine électrique Alger; Esplanade Beaubourg nuit;
Voix qui ne donne pas l'heure - musée LCDF; Voix qui ne donne pas l'heure -
filtrée ; Multi-Proudhon ; Mousse ; Cycle karkabou ralenti ; Pas neige piste
des amoureux ; Boucle capitaux /on tourne - souffle ;rotin ; Pendule 4,
balancée ; Projecteur film Eïki ; Saladier cloche, de l'intérieur ; Saladier
cloche, pitch down ; Grosse Caisse, mailloches ; Rythmique Escalator du
métro Nation

2 - Transparence
Buzz transfo lampe rond, + ; Buzz transfo lampe rond, - ; Tunnel 3 ; Vue
sonore du jardin d'Essai ; Diagonale d'Alger ; Grosse Caisse, 1 fois ;
Congélateur souffle ; Aigu interphone ; Grosse Caisse, rebond Delta ; Grosse
Caisse, Skotch ; Vase lotus bleu, longue séquence douce

4 - Morteau Gare, j'ai faim, ça brûle
Quai Morteau avec annonce sncf ; Tic tac horloge ; Forêt de Bechaoui, jeux,
plan lointain ; Multi-Proudhon
Lave-Vaisselle ; Rythmique chauffage Théâtre ouvert ; Marteau-grue de près ;
Boucle rouling ; Boucle « j'ai faim » ; Boucle 2 « j'ai faim » ; Boucle Fred
biphonique capitaux / conscience humaine ; Dictaphone « j'ai faim » ; Boucle
grue port Venise ; Pulsation Korg ; Séquence carton sur béton ; Boucle grave
lente ; Boucle techno intro ; Clous sur béton sur reverb ; Balcon chien ;
Émeutes grecques Athènes sans commentaires ; Boîte en fer qui roule ; Feu 1
; Feu 2 ; Strate rotin ; Disto craquements boîte rotin ; Suédois bruité ;
Course légère béton ; Cycle course passerelle Seine ; Frottements graves en
couches ; Gaz trame ; Feu 3, filtré ; Mousse Piquante ; Porte fer
coulissante, allers et retours ; Chutes balles de ping-pongVase lotus bleu,
boucle tourne ; Tournoiement 5 ; Bonne boucle bruit de fond

5 - La femme assise - Etiré
Pas dans gravillon ; Déambulation Enna galerie ; Pas frottés ; Insectes Die
; Petit cours d'eau ; Grincements parquet crouss nancy ; Pas dans la neige
lento ; Oscillation Forêt ; Moustique très grave ; Gris-B ;
Collier-clochette, altiverb ; Séquence ruban magnétique libre ; Horloge 1
musée la chaux-de-fond ; Souffle dans embouchure plastique ; Ralenti piano ;
Harmonica time-streché ; Hyperbuz ; Ligne concertina ; Voix longue ; Trame
loin ; Alouette des bois ; Bâchée au vent Chiapas ; Bol Grave ; Diapason
delta ; Diapason delta inversé ; Aigu interphone ; Vaz, blanc chanté ; Frigo
Clermont-Ferrand, disto ; Radiateur Com de Pic

6 - Arrêts sur voix
Enfant qui appelle son chien ; Volatile papier ; Femme Hindi Surinam ;
Chanson parlée Nordine Hamraoui ; Miroslav, tsigane, monté ; Attaque son
train fff ; Fardin in voiture ; Boucle piano hyper grave ; Boucle guitare
roll ; Fragments Anahi « c'est quand qu'on arrive » ; Rumeur Tombouctou,
filtrée ; phonographie étirée de garrigue ; Miroslav, étiré ; Boucle
souffle, compressée ; Mix Femme Hindi Surinam, endroit sur envers

Toutes ces lignes - La femme assise 8:02