PORTRAIT DE DAUNIK LAZRO

1998

Forme transversale, entre le documentaire, l'essai, le plunderphonic, le hörspiele et la sculpture sonore, cette pièce donne à entendre les éclats de pensées et de sons d'un improvisateur. Musique cubiste ! C'est une rencontre entre deux pratiques musicales: la musique improvisée et la musique concrète.
Dans ce portrait, Daunik Lazro est en compagnie de: Annick Nozati, Carlos Zingaro, Joe Mc Phee, Evan Parker, Michel Doneda, Ninh le Quan, Dominique Répécaud, François Dietz, Cathy Labouche, Sakis Papadimitriou, Jean Bolcato, Serge Pey, et le Big band de grenouilles de Jéricoacoara.
Portrait octophonique, c'est à dire 8 pistes différentes projetées sur 8 haut-parleurs; cet acousmonium particulier permet une véritable polyphonie de l'espace, inaccessible dans une réduction en stéréo.

Durée du portrait: 55min.


Photo : Stéphane Lempereur

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Kristoff K. Roll portrait octophonique Electroacoustique & Improvisation aux Instants Chavirés, Paris
Guy LIVINGSTON 22 Septembre 1998.

Montreuil Bienvenue aux Instants Chavirés, un garage de la périphérie de Paris transformé en boîte de jazz, improvisations et musiques éclectiques : en fait l’endroit à Paris (précisément à Montreuil, en proche banlieue) dont l’atmosphère se rapproche le plus de Brooklyn.... Le 22 Septembre y avait lieu un « portrait » du saxophoniste Daunik Lazro par le duo Kristoff K.Roll. Ce « portrait Octophonique », composition de J-Kristoff Camps et Carole Rieussec (les Kristoff K.Roll), porte l’empreinte de leur brillant style post-musique-concrète.

Cette musique est faite de bouts sonores tirés des improvisations au saxophone de Lazro, paysages sonores changeants aux contrastes impressionnants, grands silences et explosions. Le fil d’Ariane en est le commentaire de Lazro, parfois seul dans une acoustique “sourde”, mais le plus souvent (c’est d’ailleurs plus réussi) in-situ, que ce soit dans le métro ou en train de héler un taxi à Paris. Ce sont ces sortes de couches qui donnent à la musique des Kristoff K.Roll une profondeur à la façon de « Lisbon Story » de Wim Wenders ou de « La Double vie de Véronique » de Kieslowski.
Il sera certainement très agréable d’écouter leurs prochains travaux. En fait, grâce au brio des Kristoff K.Roll, la présentation des commentaires de Lazro, complétée de rires, de sirènes, de portes qui claquent, et de remarques de passants, comiques malgré eux, fût bien plus palpitante que les enregistrements de saxophone solo.
Tout changea cependant pour la seconde représentation avec Lazro sur scène qui nous gratifia d’une improvisation quasi-romantique, sauvage et douce à la fois. Ses solos, souvent répétitifs, légèrement humoristiques, parfois autocritiques, mêlent avec facilité la respiration circulaire et autres techniques de jeu. En écho au commentaire ironique, et enregistré, de Lazro, sur l’improvisation libre sur bande, sans public, on peut sentir qu’il adore vraiment l’instrument et le public, pour notre plus grand bonheur d’ailleurs.

Kristoff K. Roll portrait octophonique Electronics and Improvisation at the Instants Chavirés,Paris
by Guy LIVINGSTON
September 22, 1998, Montreuil .

Welcome to the Instants Chavirés, a converted garage for jazz, improv and eclectic musics on the outskirts of Paris: Indeed it's the closest you can get in Paris (actually in the Montreuil suburb) to the atmosphere of Brooklyn...This evening presented a portrait of the saxophonist Daunik Lazro by the duo known as "Kristoff K. Roll." This "portrait octophonique" was composed by J-Kristoff Camps and Carole Rieussec in their trademark brilliant post-musique-concrète style. [Corazon Road, the exotic CD by this electronic duo. (see our review)]

This is a music of found objects, an ever-altering soundscape of huge contrasts, long silences, and great explosions of saxophone improvisation by Lazro. The whole is tied together by commentary from Lazro, sometimes presented by himself in an acoustically dead room, but more often, and more successfully, presented in-situ, whether in the metro trying to catch a taxi on the streets of Paris. It's this sort of layering that gives their music a depth, indeed the sonic depth of "Lisbon Story" of Wim Wenders, or of Kieslowski's "La Double Vie de Veronique." We'll be very pleased to hear more work of theirs. Indeed, thanks to the brilliance of the K. Roll duo, the actual presentation of his comments, complete with laughter, sirens, slamming doors and unintentionally comic bystanders, is far more exciting than the recorded solo saxophone sections. All that changed however, when Lazro took over live for the second set of the evening, and gave us a wild and woolly, but quasi-romantic accomplished improv concert. Circular breathing and other virtuoso techniques are effortlessly incorporated into frequently repetitive, slightly humorous, occasionally self-deprecating solos. Aside from a ironic comment Lazro makes on the tape about free improv not being for the public, he clearly loves the instrument and loves being on stage, all to the audience's great profit.