— Notes de travail —

Programme élaboré pour les représentations au Festival d'Automne 2017 à télécharger

Écriture

Les compositions sonores instantanées prennent la teneur des récits de rêves extraits de la bibliothèque pour chaque séance. Nous mettons en regard l’écriture de la musique
concrète et la structure du récit de rêve. L’auditeur se laisse bercer par les jeux de libre association, sonore et sémantique. L’écriture sonore est teintée de cet hétérogène : poétique du collage, esthétique créole notamment dans l’écriture de la traduction des récits de rêves.

Dramaturgie libre
Nous sommes habitués à être auteurs, metteurs en scène, acteurs et en même temps spectateurs de nos rêves. De même, le processus d’identification à l’œuvre dans À l’ombre des ondes, donne à l’auditeur la licence de se faire sa propre dramaturgie. Dans l’intimité du casque, se crée un monde qui existe vraiment, dans lequel il peut naviguer – comme dans un rêve. Un monde d’emboitements de temporalités et de lieux. Le déroulement sonore est plurivoque, l’auditeur
plonge dans une conscience rêvée. Cette facilité, dans le rêve, de passer d’un lieu à l’autre,
nous la retrouvons au cinéma avec l’ellipse et le montage. Comme avec la Poésie du « saut » – qui permet de passer du conscient à l’inconscient, À l’ombre des ondes crée des rêveurs éveillés, des « voyants ».

Narration
Si, historiquement, le montage cinéma a très vite « fonctionné », c’est que nous l’avions déjà expérimenté dans nos rêves. Par un effet de boomerang, le récit de rêves renvoie aux scénarios cinématographiques.

Le rêve est expérience
Pour le rêveur et la rêveuse, le rêve est expérience : expérience de voler, de retrouver des êtres disparus… Cette expérience inouie, intime, devient collective.

Dispositif
Le dispositif de casques, loin d’isoler, relie les auditeurs dans un mouvement d’écoute collective. Il permet la porosité entre écoute intime et écoute publique : être
seul à plusieurs. L’écoute au casque, ce projecteur de son singulier, permet l’illusion sonore, le « trompe oreille », c’est l’outil idéal pour faire apparaître des fantômes.
Installés avec nos dispositifs électroacoustiques, nous sommes légèrement distancés des auditeurs, pour une improvisation in situ.
L’auditeur ne nous voit pas, mais devine cependant une présence.

Notes sur la traduction des récits de rêves
La traduction du récit de rêve est sonore, elle est montée, mixée avec la langue maternelle des rêveurs. La traduction est plus ou moins fragmentaire selon les types d’oralité. Il importe de relayer le sens, mais avant tout il nous parait important de faire entendre les langues originales. Nous avons exploré d’autres outils de diffusion : via la conduction osseuse, via la vidéo
projection, mais c’est ce mixage au cœur du son, spatialisé dans le casque, que nous avons finalement choisi, il nous a semblé le plus apte à épouser la musicalité de la langue.